01 55 70 00 17 contact@lesvignes.org

Quand tu repenses à tes années au Collège Les Vignes, quels souvenirs te reviennent en premier ?

J’en garde de très belles amitiés ainsi des parties de rigolade comme les batailles d’eau que nous faisions dans la cour de récré.

Qu’est-ce qui, selon toi, rendait cet établissement unique ?

Sa taille humaine et le suivi réellement personnalisé de chaque élève. J’étais dans la première promotion : nous n’étions que neuf dans ma classe, ce qui change tout dans la relation aux professeurs et dans l’ambiance.

Quelles matières t’ont particulièrement marquée ?

Les mathématiques, parce que j’ai eu pendant trois ans la même professeure, à la fois attachante et exigeante. J’ai également beaucoup apprécié l’histoire car notre professeur avait l’art de raconter le passé de manière vivante.

Y a-t-il une expérience ou un projet vécu au collège qui t’a laissé un souvenir inoubliable ?

Le voyage en Bourgogne, avec la visite de Guédelon : voir un chantier médiéval prendre forme sous nos yeux m’a beaucoup impressionnée.

Quelles amitiés ou relations ont compté pour toi pendant ces années ?

Les amitiés avec les filles de ma classe  avec qui j’ai encore contact ! Ma tutrice m’a aussi beaucoup marquée par son accompagnement.

Quelles valeurs le collège t’a transmises ? Les as-tu gardées par la suite ?

Le travail des vertus, à travers la « vertu du mois », m’a aidée à faire des efforts concrets et réguliers. L’entraide tenait aussi une place importante au collège, et c’est une habitude que j’ai gardée dans mon travail.

Comment décrirais-tu le niveau académique et l’exigence des cours ?

Les professeurs étaient assez exigeants et donnaient un bon volume de travail mais Les Vignes n’était pas pour autant un établissement élitiste. Chacune d’entre nous était encouragée à donner le meilleure d’elle-même.

En quoi la formation humaine reçue aux Vignes a-t-elle façonné ta personnalité ?

J’ai passé trois ans aux Vignes, de la 5ᵉ à la 3ᵉ, au moment où la personnalité se construit. Ma piété s’est développée grâce à la messe hebdomadaire et à la méditation. Le travail des vertus m’a aidée à progresser, et le tutorat, individualisé, a été décisif : nous y parlions moins des aspects scolaires, qui ne me posaient pas problème, que de mon caractère et de ma vie de prière. J’ai beaucoup grandi grâce à cela.

Le collège mettait aussi en avant une dimension spirituelle : comment l’as-tu vécue ?

Elle a nourri ma foi, même si j’étais déjà assez pieuse. J’ai beaucoup aimé pouvoir descendre prier à la chapelle à l’heure du déjeuner.

Selon toi, en quoi les trois piliers, excellence académique, humaine et spirituelle, se complétaient-ils ?

Ils permettent de s’épanouir dans tous les domaines et se nourrissent mutuellement.

Après Les Vignes, comment s’est déroulé ton parcours scolaire et universitaire ?

Je suis partie au lycée à Stanislas, puis j’ai faits une prépa BL suivie d’une licence d’histoire à la Sorbonne et d’économie à Paris-Sud, avant d’intégrer Sciences Po Paris en master Affaires publiques.

Quels défis as-tu rencontrés dans tes études après le collège ?

L’orientation, parfois regrettable, de certains cours dans mes études supérieures : un cap pas toujours simple à accepter ni à contourner.

Y a-t-il un moment où tu as senti que l’éducation reçue aux Vignes t’avait donné un avantage particulier ?

Oui : j’avais reçu une très bonne formation intellectuelle et des repères solides, qui m’ont servi de boussole.

Aujourd’hui, tu es chargée de mission sur la santé mentale au ministère : peux-tu nous décrire ton rôle au quotidien ?

Je définis la politique psychiatrique et je finance les établissements de santé autorisés en psychiatrie. Concrètement, mon travail comporte trois volets :

  • un volet financier (financement des établissements et des projets en psychiatrie),
  • un volet de gestion de projet (gestion d’un fonds d’innovation organisationnelle, élaboration d’un cahier des charges pour les éditeurs de logiciels des établissements),
  • un volet juridique (rédaction de documents encadrant les hôpitaux psychiatriques).

Qu’est-ce qui t’a donné envie de t’engager dans ce domaine particulier de la santé mentale ?

La santé mentale, bien qu’indispensable, se trouve aujourd’hui plus que jamais menacée. Nous sommes tous confrontés à des personnes en souffrance psychique ; travailler dans ce domaine m’aide à mieux les comprendre.

Quels sont les plus grands défis que tu rencontres dans ton travail ?

Le travail en équipe… et la lenteur de l’administration.

Y a-t-il un projet ou une initiative dont tu es particulièrement fière ?

La rédaction des décrets fixant les conditions d’autorisation des établissements de psychiatrie : ils sont passés au Conseil d’État, où j’ai dû les défendre, et ont été publiés.

Quelles qualités personnelles, peut-être acquises aux Vignes, t’aident le plus dans ton métier actuel ?

La fiabilité, la ponctualité, la rigueur et la persévérance.

Ton rôle touche à des enjeux humains sensibles : comment gardes-tu équilibre et recul face aux difficultés rencontrées ?

Je parle des cas qui me questionnent à une collègue avec qui je m’entends bien, à mon mari, et à Dieu dans la prière.

En quoi ton travail contribue-t-il, selon toi, à construire une société plus juste et plus humaine ?

À un niveau personnel, en m’efforçant de bien faire mon travail, de l’offrir à Dieu, d’être agréable avec mes collègues, ponctuelle et rigoureuse, même si je n’y parviens pas toujours. À un niveau plus global, par des textes et des projets qui renforcent l’offre en psychiatrie pour mieux servir les patients.

Si tu avais un message à transmettre aux jeunes filles des Vignes qui rêvent de s’engager dans des carrières exigeantes comme la tienne, quel serait-il ?

Le plus important n’est pas la carrière ; il faut savoir faire des choix. J’ai déjà deux petites filles et j’attends mon troisième enfant : on est irremplaçable dans sa famille, alors qu’on l’est totalement au travail. J’ai donc choisi un congé parental depuis la naissance de ma deuxième fille, et je compte y rester pour élever mes enfants.

Que signifie « réussir » pour toi ?

Être une femme épanouie dans la situation qui est la nôtre, en servant Dieu là où Il nous attend. On peut « réussir » en s’occupant de sa famille et de son foyer, même si la société ne le reconnaît pas toujours. Et si l’on travaille, la réussite passe par l’équilibre entre vie professionnelle et vie familiale, quitte à renoncer, pour un temps, à certaines responsabilités trop lourdes, pour mieux les accepter plus tard, quand les enfants seront plus grands.