Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Caroline et j’ai 28 ans. J’ai grandi à Paris, mais depuis trois ans, je travaille à Munich chez KPMG, dans le conseil pour le secteur public.
KPMG est une entreprise de conseil principalement orientée vers le secteur privé (entreprises, etc.). Mais une branche du conseil destinée au secteur public se développe de plus en plus.
Le secteur public regroupe toutes les institutions dont le but premier n’est pas la recherche du profit : les ministères, les universités, les hôpitaux, les fondations, les associations, etc.
Quels souvenirs marquants gardes-tu de tes années au collège des Vignes ?
- Les « valeurs du mois » et la présence réelle du Saint Sacrement dans l’école.
- Le concours de crèches.
- Les sorties de classes et notamment celle qui a clôturé mn collège puisque nous avons eu la chance d’aller au Puy du Fou.
Quelles valeurs ou enseignements reçus aux Vignes te portent encore aujourd’hui ?
Mes meilleures amies datent encore de l’époque des Vignes. L’attention portée à l’amitié, l’encouragement à l’entretenir et à la faire grandir, est certainement l’une des valeurs qui me porte encore le plus aujourd’hui.
Les valeurs qui nous été transmises telles que la volonté de bien faire son travail, la persévérance, le soin des petites choses m’ont encourageaient et me permettent, aujourd’hui encore de soigner mon travail quotidien. .Aux Vignes, j’ai appris que l’exigence du détail fait la grandeur du quotidien
Selon toi, en quoi l’ambiance ou la pédagogie du collège a-t-elle contribué à ton épanouissement personnel et professionnel ?
L’atmosphère humaine et bienveillante, la pédagogie exigeante qui pousse à donner le meilleur de soi-même tout en valorisant des principes comme l’amitié et la famille… Ce sont des éléments fondamentaux à l’adolescence. Une adolescence construite et équilibrée est la meilleure base pour une vie épanouie et stable ensuite.
Quel conseil donnerais-tu à une collégienne des Vignes d’aujourd’hui qui se cherche encore ?
Ne te stresse pas pour le lycée : le plus important, c’est de te donner à fond dans ce que tu aimes. Si tu trouves ce qui t’anime, alors lance-toi à 100 %, et toutes les portes s’ouvriront.
D’après toi que signifie « réussir sa vie » ?
Réussir sa vie ne se réduit pas pour moi à la carrière même si je lui accorde de l’importance. Réussir, pour moi, c’est trouver un équilibre entre le fait d’être heureuse et équilibrée et de faire la part des choses entre ce qui est important et ce qui l’est moins et agir en conséquence : j’y travaille !
Quelles études as-tu suivies après ton lycée ?
Après mes quatre années au Collège Les Vignes et mes trois années au lycée Sainte-Croix de Neuilly, j’ai fait une prépa D1 à Blomet. En 2017, j’ai intégré l’École Normale Supérieure (ENS) de Rennes en droit, économie et management. Ensuite, j’ai suivi un Master 2 en Affaires publiques à l’ENS Ulm et à la Sorbonne. Ce master m’a fait découvrir une passion pour le secteur public.
Pourquoi t’es–tu orientée vers le droit public ?
Servir l’intérêt général fut ma première motivation et c’est justement l’objectif du secteur public.
Dans cette perspective, il y a deux façons de le servir : soit directement au sein d’une administration, soit par le biais d’une entreprise privée qui conseille le secteur public. C’est cette seconde option que j’ai choisie.
Quels sont les différents stages que tu as pu faire avant d’arriver chez KPMG ? Que t’ont-ils apporté ?
Au départ, c’était le monde de la culture qui m’attirait. Mais je me suis rapidement rendu compte que mes études ne correspondaient pas aux attentes de ce secteur.
Mon premier stage a été dans un cabinet de conseil en affaires publiques (lobbying), qui m’a permis de comprendre que, même sans travailler directement dans le secteur public, de nombreuses structures privées collaborent avec lui.
J’ai ensuite fait un stage à la commission des affaires européennes du Sénat. Sans être dans la politique à proprement parler, mais au sein d’une administration parlementaire, j’ai travaillé avec des élus en leur apportant un point de vue neutre et objectif sur des questions juridiques. Ce stage m’a passionnée et m’a motivée à passer le concours d’administrateur du Sénat. Malheureusement, je ne l’ai pas réussi, et sans concours, il est très difficile de travailler dans l’administration parlementaire.
Enfin, j’ai effectué un stage chez France Stratégie, dans le département Économie, une administration rattachée directement au Premier ministre.
Ce stage m’a fait comprendre que je ne souhaitais pas travailler dans une administration publique, mais plutôt la conseiller de l’extérieur.
Parle nous de ton travail. Quel est ton rôle en tant que Senior Associate Public Sector chez KPMG ? Quelles sont tes missions principales ?
Les institutions publiques ont, comme les entreprises, besoin de conseils en matière de structuration, de planification et d’organisation de leurs ressources et de leurs activités. Je participe principalement au conseil auprès de l’administration, et plus spécifiquement du ministère des Finances allemand, dans sa politique de numérisation de ses procédures.
L’objectif est que les citoyens allemands puissent accomplir un maximum de démarches en ligne, le plus facilement et le plus efficacement possible (sans avoir à se déplacer à chaque fois) et que toutes les données soient sécurisées. Les administrations publiques font ainsi face à de nombreux défis dans le domaine du numérique : développement et sécurisation des processus en ligne avec des ingénieurs, formation des fonctionnaires et des citoyens aux nouveaux outils, etc.
Je fais du « project management », ce qui signifie que mon rôle est de coordonner tous les acteurs impliqués, de planifier leurs activités, etc.
Comment s’est fait ton passage à l’international, et en particulier en Allemagne ?
Étant franco-autrichienne, je parlais déjà bien allemand, ce qui a grandement facilité mon intégration à Munich, et m’a permis de travailler pour le secteur public allemand, où tout se fait en allemand.
J’avais déjà fait un Erasmus durant ma première année de master à Erlangen (près de Nuremberg), et surtout, j’avais quelques amis à Munich qui m’ont très bien accueillie. Mon passage à l’international s’est donc fait très naturellement.
Travailler à l’étranger était-il un objectif dès le départ ou une opportunité qui s’est présentée ?
Je dirais un peu les deux : j’aime parler allemand, j’aime la culture allemande, et j’avais envie de découvrir autre chose. Mais c’est une opportunité professionnelle chez KPMG qui m’a donné l’élan nécessaire pour me lancer.
Quel a été ton plus grand défi dans ton parcours professionnel ? Et ta plus grande fierté ?
Mon plus grand défi a été de passer d’un environnement 100 % français à un environnement 100 % allemand. Je n’avais pas le vocabulaire professionnel, ni les codes : un vrai challenge! Aujourd’hui, mon expérience se limite presque exclusivement à mes trois années chez KPMG Allemagne : si je devais revenir travailler à Paris, j’aurais sans doute le même défi… en français !
Ma plus grande fierté est peut-être d’avoir su trouver ma place : dans mon équipe, dans mon entreprise, mais aussi dans ma nouvelle vie à Munich.
Une citation, une phrase ou une image qui t’accompagne dans ton quotidien ?
Je dirais que ma devise est « par amour! Toujours! ». Faires les petites choses du quotidien, même lorsqu’il s’agit de comparer des tableaux Excel ou de faires des Slides de PowerPoint, En fin de compte c’est tâcher d’avoir un regard surnaturel dans l’ordinaire de ma vie.