Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je m’appelle Marine, j’ai 23 ans et je vis en région parisienne. Je suis actuellement en troisième et dernière année de formation infirmière à l’IFSI Saint Joseph à Paris. Je suis entrée aux Vignes en 2013 et j’y ai fait mes quatre années de collège.
Quel souvenir gardes-tu de tes années aux Vignes ?
J’y ai été très heureuse. Ce qui m’a le plus marquée, c’est l’esprit familial. J’avais besoin d’une structure à taille humaine, où l’on ne se sent pas noyée dans la masse. Aux Vignes, chacune est connue et reconnue, par les professeurs comme par les autres adultes de l’établissement.
J’y ai aussi tissé de vraies amitiés. C’est là que je me suis fait mes meilleures amies, celles que je garde encore aujourd’hui.
As-tu rencontré des difficultés pendant ta scolarité ?
Oui, j’ai eu une adolescence compliquée. Ce n’était pas toujours simple à vivre, mais j’ai trouvé aux Vignes des professeurs d’une grande bienveillance. Ils ne cherchaient pas à ce qu’on soit les meilleures, mais à ce qu’on donne le meilleur de nous-mêmes.
Les heures de tutorat m’ont beaucoup aidée, tout comme les temps de vie spirituelle intégrés à l’emploi du temps. On recevait déjà énormément à l’école, sans avoir besoin d’aller chercher ailleurs.
Qu’est-ce qui, selon toi, fait la différence des Vignes ?
D’abord, la taille humaine du collège, ensuite la non-mixité, qui m’a permis de me concentrer sur moi-même à une période où c’était nécessaire, et enfin l’uniforme. Sur le moment, je râlais comme tout le monde, mais avec le recul je trouve que cela renforce l’unité et le sentiment d’appartenance. On est toutes dans le même bateau et on finit même par en sourire.
Quel impact ces années ont-elles eu sur ta personnalité ?
J’étais très introvertie en arrivant. Aux Vignes, j’ai pris confiance en moi, je me suis ouverte, épanouie. Ce n’est pas seulement un lieu d’apprentissage scolaire, c’est aussi un lieu de construction humaine. En arrivant au lycée, je savais qui j’étais et ce que je voulais.
Ton meilleur souvenir ?
Sans hésiter, les grands déjeuners entre amies. Il n’y avait pas encore de cantine à l’époque, et ces repas improvisés créaient une ambiance très joyeuse.
Si tu devais résumer les Vignes en trois mots ?
Amitié, Accompagnement, Éclosion.
Les professeurs te prennent là où tu en es et t’aident à éclore, comme une fleur, aussi bien sur le plan scolaire qu’humain.
Quel a été ton parcours après le collège ?
Après les Vignes, je suis allée au lycée Saint-Jean Hulst, puis j’ai commencé une licence de psychologie à l’IPC. Je pensais devenir psychologue, mais en troisième année j’ai compris que ces études ne me correspondaient pas.
J’avais besoin d’un métier relationnel mais également concret et qui me permette de bouger. C’est au cours d’un stage dans le recrutement de la marine que j’ai réalisé que je ne voulais pas passer ma vie derrière un bureau. C’est ce qui m’a poussée à vouloir devenir infirmière militaire.
Comment t’es-tu lancée dans ce projet ?
J’ai préparé seule les concours d’entrée en école d’infirmière militaire pendant ma troisième année de licence. Cela m’a demandé beaucoup de persévérance, mais j’ai été reçue. Finalement, après réflexion, je me suis rendu compte que le milieu militaire n’était pas pour moi. Je suis donc devenue infirmière dans le civil, et je ne regrette absolument pas ce choix.
Où en es-tu aujourd’hui ?
Je termine ma troisième année de formation. J’ai eu la chance d’effectuer plusieurs stages, en oncologie, en médecine interne, aux urgences, en psychiatrie militaire, et actuellement chez les pompiers de Paris, en ambulance de réanimation.
Lequel de ces stages t’a le plus marquée ?
Mon préféré, ce sont les urgences, car c’est le service dans lequel j’aimerais travailler à terme.
Mais le plus marquant a été l’oncologie, un service où la souffrance est très présente. Parfois, on se sent impuissant face à la maladie. On fait tout pour soulager, mais certaines douleurs dépassent nos moyens. C’est une expérience humaine très forte.
Qu’aimes-tu le plus dans ton futur métier ?
J’aime autant le côté technique que le côté relationnel. Être infirmière, c’est soigner par les gestes mais aussi par la présence. Souvent, le patient retient plus un sourire ou une parole bienveillante que l’acte médical lui-même. C’est ce qui rend ce métier profondément humain.
Quelles sont, selon toi, les qualités essentielles d’une infirmière ?
La bienveillance, l’écoute, la douceur et le respect de l’intimité du patient. Soigner, ce n’est pas seulement s’occuper d’un corps malade, c’est prendre soin d’une personne entière avec ses émotions et sa fragilité.
En quoi ton passage aux Vignes t’aide-t-il encore aujourd’hui ?
Les Vignes m’ont énormément apporté sur le plan humain. J’y ai appris à réfléchir sur ce qu’est l’être humain dans sa globalité, réflexion que j’ai ensuite approfondie à l’IPC, en cours de philosophie, avant de me tourner vers les études d’infirmière. Aujourd’hui, quand je soigne un patient, je garde cette conscience que ce n’est pas juste quelqu’un à perfuser, mais une personne avec toute son histoire, ses émotions, ses blessures. Ce regard, je l’ai appris aux Vignes.
Quel message aimerais-tu transmettre aux parents et aux élèves ?
Aux parents, je dirais que le coût d’une école hors contrat est un vrai investissement, mais ce que l’on reçoit en retour, un accompagnement humain, une éducation spirituelle et des amitiés solides, n’a pas de prix. Et aux élèves, profitez pleinement. De vos amitiés, de cette atmosphère unique, de la foi partagée, de l’écoute des adultes. Ne mettez pas toute la pression sur les notes, la construction intérieure compte tout autant, et ici tout est fait pour vous aider à grandir.
