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Jeudi dernier, Nathalie Bouthéon, professeur de philosophie au lycée Sainte-Croix de Neuilly nous proposait de nous interroger sur la féminité.

Si le dictionnaire nous donne une première piste de ce qu’ est la féminité, à savoir que « c’est le propre de la femme », certaines d’entre elles vont à l’encontre de cette idée jugée trop stéréotypée.

Nathalie Bouthéon nous présente ainsi Simone de Beauvoir mais aussi Judith Butler, deux femmes dont les avis vont à l’encontre de cette première définition. Elles dénoncent le fait que la féminité ne serait pas le propre des femmes mais bien une construction sociale, inventée par les hommes, voyant en elles des êtres qui leur sont inférieurs. La solution pour elles est donc toute trouvée : la société libérée de ces préjugés peut ainsi se considérer comme neutre dès sa naissance, puis décider de devenir femme ou homme. Le combat de ces femmes est donc une lutte contre ce qui est donné à la naissance. Alors qu’elles prônent une image de la femme similaire en tout point à l’homme, la Genèse loue la complémentarité qu’elle forme avec celui-ci.

Le récit de la Création nous raconte que Dieu plongea Adam dans une torpeur pour palier à sa solitude d’être l’unique représentant de l’humanité. En créant la femme, la Genèse ne nous dit pas que Dieu a donné à Adam un être servile, mais bien une aide « tout contre lui qui est le secours divin qui sort de la mort ». La création de la femme vient donc briser le cercle de solitude dans lequel l’homme se trouvait.
La femme n’est donc pas inférieure à l’homme, ils sont des modalités d’une même nature humaine et d’une même vocation qui se réalise différemment. Ils se protègent mutuellement car Dieu les a confiés l’un à l’autre. Chez la femme, cette vocation est ancrée en elle de par le simple fait qu’elle accueille et donne la vie. La gestation est une forme de protection et de don qui lui est innée. La femme est au diapason de la nature.

La femme, parce qu’elle est dans l’accueil, est tournée vers les autres. Quel plus bel exemple que celui de la Vierge Marie qui, aux noces de Cana, est celle qui a vu que le vin allait manquer. Tournée vers les autres, elle s’est ensuite adressée à son fils, Jésus, pour qu’Il agisse.
Héraclite, philosophe grec de la fin du VIème siècle, déclare que l’homme est comparable à l’arc et la femme à la lyre. Partant d’une même forme, l’arc n’a qu’une corde alors que la lyre en possède plusieurs. Cette comparaison le conduit à expliquer que là où l’homme prépare le monde et le protège par la force, la femme le protège également mais en veillant sur le cœur et l’intériorité de l’homme.

Friedrich Nietzsche écrivait « ne dépouillez pas la femme de son mystère ». Ce mystère serait-il que la femme a des vertus qui lui sont propres et différentes de celle de l’homme ? Que nous naissions homme ou femme, les vertus ne sont pas réservées à un seul sexe mais bien aux deux. La différence se joue simplement dans leur application.

Claire Durroux-Birchenall, d’après la conférence de Nathalie Bouthéon